— C’est vous qui écrivez tout ça ?
Nous étions à la fin du premier confinement et tu venais de contrôler mon attestation dérogatoire de sortie. Ton collègue s’occupait d’un autre promeneur et je me dandinais vaguement mal à l’aise sans pouvoir m’empêcher de loucher vers les mèches blondes qui dépassaient de ta casquette d’uniforme.
Pour économiser le papier, j’avais imprimé le document m’autorisant à faire pisser mon chien en bas de chez moi au verso d’un brouillon de texte sur lequel je travaillais. Une histoire courte qui parlait de sodomie profonde. Curieuse de savoir ce qui se cachait derrière la prose officielle, tu avais retourné la feuille et pris le temps de survoler quelques lignes. En souriant, tu me l’avais redonné avec un « c’est pas mal écrit » en guise de commentaire. Je t’avais expliqué que c’était pour mon blog de récits érotico-porno et sans te démonter, tu m’en avais demandé l’adresse. « Je vous lirai », m’avais-tu assuré en disparaissant dans le fourgon.
Le soir même je recevais un message signé du pseudo transparent d’une certaine Sonia Lafliquette. « Bravo pour tes textes, ils m’ont laissé dans un sale état ». Je t’avais répondu poliment et nos échanges avaient commencé. La quarantaine, divorcée, sans enfants, beaucoup de stress dans ton boulot. La lecture de mes aventures plus ou moins imaginaires t’avait fait du bien. « Tu me feras lire le prochain ? ».
Je venais justement de terminer le compte rendu d’une séance où une Domina m’avait maintenu toute une soirée menotté à mon fauteuil, les yeux bandés, pour mieux abuser de mon abandon. Je t’en avais laissé la primeur et en guise de réponse, j’avais eu droit à un : « J’aimerais tant avoir été à ta place sur ce fauteuil. Normalement, c’est toujours moi qui passe les menottes ». J’avais volontiers convenu que l’inversion des rôles pouvait s’avérer plaisante.
Au point où nous en étions, la suite coulait de source.
Deux jours plus tard, tu débarquais chez moi en uniforme, les joues roses d’excitation. Pas un mot, pas un baiser. Juste ta main tendue avec au bout des doigts, un bandeau noir comme ceux que l’on utilise pour les vols longue distance en avion. Je t’ai aveuglée avant de te guider jusque dans le salon. Deux bracelets d’acier cliquetaient à ta ceinture.
Selon le scénario établi entre nous, je t’ai déshabillée sans même te caresser et je t’ai fait asseoir au creux du fauteuil, jambes écartées et les poignets menottés aux accoudoirs. Avec des mots tendres et crus, j’ai commenté ton corps, comme si je devais le décrire dans une de mes histoires. Ta poitrine lourde aux larges aréoles, ton ventre rond et ta peau lisse et duveteuse, les bords de ta fente épilés avec soin, le délicat fouillis de tes nymphes épanouies et le mince toupet de poils blonds couvrant ton pubis rebondi.
Tu respirais fort, tout entière frissonnante. D’autant plus lorsque je t’ai dit que les premières larmes de plaisir coulaient d’entre les lèvres de ton sexe. Je ne t’avais pas encore touchée, mais quand j’ai déposé un cube de glace sur la pointe de ton mamelon tu as gémi sans retenue.
L’alternance de la froideur du glaçon et la chaleur de ma langue te faisaient perdre pied. J’ai joué ainsi sur tes seins, sur ton ventre, sur l’intérieur de tes cuisses aussi. Avant de remonter doucement vers le haut de ton sillon où ton clito se dressait fièrement hors de son capuchon. Je l’ai gobé goulûment et tu as joui une première fois en criant tout ton saoul. Puis une deuxième lorsque je t’ai fait avancer jusqu’au bord du siège pour que mes doigts s’emparent plus facilement de ta rondelle que je venais d’attendrir de ma bouche vorace.
Alors, ainsi que nous en étions convenus, j’ai saisi ta matraque de service, je l’ai enveloppée d’un préservatif et je te l’ai glissée dans le cul. En quelques va-et-vient, tu es devenue comme folle, hurlant des mots sans suite en tentant de resserrer les genoux pour comprimer la vague qui montait en toi. Mais pas question de te laisser faire. J’ai calé mon buste entre tes cuisses et de ta chatte écumante, un flot de mouille m’a inondé le visage.
Plus tard, après m’avoir fait jouir entre tes seins, tu m’as demandé si je pensais que tout cela pourrait donner matière à une histoire pour mon blog. Je t’ai rassuré, il y avait largement de quoi.