Te souviens-tu du jour où tu m’avais dit Tant pis, nous n’irons pas en cours.
Nous nous étions rencontrés pendant un stage dans une école de journalisme. Dès le premier jour, la prof nous avait mis en binôme. Interview croisée, 1 500 signes à rédiger, vous avez deux heures. Au fil des semaines, nous étions devenus bons copains. Tous les garçons du groupe salivaient en vain devant ton cul parfait et ton visage de vierge préraphaélite. Les filles t’enviaient ta cascade de cheveux blonds qui descendait jusqu’au creux de tes reins. L’atmosphère amicale a changé quand nous avons commencé à nous confier des détails plus intimes de nos vies. Comment tu t’étais retrouvée en sandwich entre ton mari et son frère. Ou bien le jeu consistant à t’introduire dans la chatte le plus possible de crayons de couleur. Vingt et un à la fois, ça a été mon max. Un jour tu m’avais demandé de passer chez moi avant le cours pour me faire lire un papier. Je n’ai rien vu venir. Sauf lorsque, nous étions assis côte à côte sur le canapé, j’ai senti contre ma cuisse le relief d’une attache de porte-jarretelles. On s’est regardés, muets. Nos lèvres se sont soudées et nos mains ont commencé à s’égarer. Alors j’ai murmuré Pas ici. Ma copine peut revenir plus tôt. Ivres et joyeux, nous avons foncé dans un hôtel borgne du quartier. Sitôt la porte de la chambre refermée, nos vêtements ont valsé et tu n’as gardé que ton porte-jarretelles et tes bas. À cheval sur mon ventre, tu ondulais comme une diablesse tandis que je te caressais les seins. Tu m’as supplié de te dire Je t’aime parce que cela te faisait jouir. Alors je te l’ai dit et j’ai senti ta chatte palpitante qui m’inondait le ventre.
J’ignore bien sûr si tu te rappelles de tout cela. Mais moi oui, je m’en souviens encore.
Une réponse sur « Remembrances#15 »
« Préraphaélique » a immédiatement ouvert mon imaginaire et mes souvenirs. Merci Jules