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à deux

Dialogues#2

[Intérieur nuit. Chambre d’hôtel faiblement éclairée. Plan large sur Jules et sa compagne qui se prélassent, nus sur un lit aux draps froissés. Gros plan sur leur visage quand démarre le dialogue]
— Non mon chou, il n’en est pas question. Je t’adore, d’accord. Mais pas au point de sacrifier mon buisson sous prétexte que tu préfères les minous tout lisses.
— Reconnais que c’est plus joli, non ? Et plus hygiénique aussi !
— Mais pas du tout. Tu dis n’importe quoi ! Ce n’est pas toi qui me sers sans arrêt des discours sur la part de mystère que doit recéler l’érotisme ? Avec un sexe à nu, elle est où la part de mystère, tu peux me le dire ? Et puis ça me fait trop penser à quand j’étais gamine. Tu as passé l’âge de jouer à la Barbie.
— Alors là c’est toi qui dis n’importe quoi ! Ta fente n’a plus rien à voir avec celle que tu avais étant plus jeune.
— Je sais, mais c’est l’idée qui me gêne. J’y peux rien. Pas que tu passerais pour un pédophile, loin de moi cette idée. D’ailleurs je ne t’ai jamais reproché que tu t’épiles la queue mais pas question pour moi de t’imiter.
— Ne me dis pas que tu n’aimes pas ?
— Franchement, j’aime bien quand y’a un peu de végétation au pied d’un arbre. Si tu vois ce que je veux dire.
— Je vois très bien. Tu n’aimes pas poser ta bouche sur mon sexe vierge sans avoir le nez dans les buissons ?
— Jules, je te sucerais avec autant de gourmandise si tu laissais tout repousser. J’aime les hommes et un homme ça a du poil au menton et à la queue. Surtout que je les aime bien mûrs, les hommes, moi.
— Moi qui pensais que tu trouverais ça plus sympa de ne pas avoir de poils coincés entre les dents.
— Arrête tes bêtises. Suffit d’avoir un cure-dent. Et puis tu m’as bien affirmé que ça te rappelait ta jeunesse la première fois que tu as baissé ma culotte, cette époque où les femmes ne se rasaient que les jambes. Toi qui adores les odeurs intimes, tu semblais aux anges. Je me souviens très bien de ton air gourmand quand après m’avoir branlé, très bien d’ailleurs, tu avais reniflé tes doigts tout imprégnés de mes parfums.
— Je ne dis pas le contraire. Mais comprends-moi, ça fait des lustres que la majorité des nanas s’épilent, j’ai perdu l’habitude.
— Tu peux pas tout avoir mon chou. Tu préfères quoi ? Une quarantenaire pétillante au minou naturel et qui te file la pêche, ou une femme de ton âge, épilée mais qui va t’emmerder parce que tu n’auras pas mis tes patins avant d’entrer chez elle ?
— Tu exagères.
— Je suis réaliste. Dois-je te rappeler aussi que tu adores mon côté femme sauvage au naturel comme tu dis ? Et les poils, désolée, font partie de ma nature, mon côté sauvage que tu apprécies tant. Alors, continue à me prendre comme je suis.
— Mais même pas un peu, y’a pas moyen ? Un peu de débroussaillage ? Une coupe courte ?
— Tu m’énerves Jules. Si tu continues, tu subiras le même sort que cet amant qui me gonflait pour que je m’épile, lui aussi.
— Qu’est-ce qui lui est arrivé à ce bougre ?
— J’ai cédé sous sa pression, alors je lui ai promis un ticket de métro et je me suis rasé tout le côté droit du pubis.
— Quelle drôle d’idée !
— Je ne lui avais pas précisé que ce serait un demi-tarif.

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